dimanche 10 mai 2009

L'Eloge funèbre du général Fleury

Mon cher Léon,

Voici près de 55 ans, nous rentrions ensemble à l’École de l’air. Nous étions dans la même brigade et nous avons tout de suite tissé des liens d’amitié.
Ayant fait ta préparation à l’École des pupilles de l’air, tu fais partie de ceux qui s’adaptent sans problème au régime du Piège. Ta personnalité grâce à ton sourire, ta gentillesse et ton dynamisme ne passe pas inaperçue. Tu fais partie des personnalités de la promotion.
En juin 1954, tu pars faire ton entraînement au pilotage au Canada. C’est une grande joie car les voyages ont toujours fasciné les jeunes et un regret puisque tu vas devoir laisser Claudine pour 18 mois de l’autre côté de l’Atlantique. La formation canadienne est excellente mais, avec tes camarades de promotion, tu découvres que les anglophones n’apprécient pas toujours la francophonie !
Janvier 1956, c’est le retour en France et tu choisis la 2ème escadre de chasse, l’Académie des chasseurs, car ton classement permet ce choix.
Tes qualités te font désigner pour l’escadrille parrainée par la 2, la 1/72 basée à Sétif et équipée de T-6. Tu seras souvent en détachement à Bougie. La zone d’action de l’escadrille n’est pas facile et les actions de combat nombreuses. Tu es ardent dans la bataille et tu seras même contraint à un atterrissage forcé, ton avion ayant été abattu par les rebelles. Début 1958 tu rentres à Dijon, titulaire de la croix de la valeur militaire avec 3 citations.
Excellent pilote, tu es nommé commandant d’escadrille au sein du célèbre escadron des cigognes. Tu participes à la mise en service en unité du Mirage III C, faisant ainsi partie des premiers pilotes français à voler sur avion bi sonique. Cela te vaut même d’essayer le siège éjectable, le moteur de l’appareil n’ayant pas voulu te ramener au terrain.
Tes qualités d’officier te font alors choisir pour l’encadrement des jeunes élèves officiers de l’École de l’air où tu donnes la pleine mesure de tes compétences. Ce sera le départ d’une deuxième partie de ta carrière consacrée à la formation des jeunes.
En 1965, tu reçois le commandement à Cazaux de l’escadron 2/8 consacré à l’entraînement au tir et à la formation initiale de jeunes pilotes de chasse. Tes qualités de moniteur te font désigner pour commander ensuite le groupement écoles d’Aulnat, groupement chargé de la formation des moniteurs.
1969, tu réussis brillamment le concours d’entrée à l’école de guerre et breveté de cette école tu rejoins ton premier poste en état-major, le Bureau des programmes de matériel, à l’état-major de l’Armée de l’air. Tu y es responsable du programme Alphajet. Au 5ème étage du boulevard Victor, tu vis l’expérience passionnante de la direction d’un programme. Le succès de l’Alphajet est ainsi aussi le tien.
Après 3 années passées à l’EMAA, tu rejoins l’état-major des armées à la division planification, programmation et budget.
C’est ensuite l’expérience inégalable de commandant de base à Cognac, où, étant le chef, tu es responsable de tout : des opérations à la logistique, sans oublier les relations extérieures.
A la fin de ton commandement, ta réussite, tes qualités humaines et ton expérience te font désigner pour représenter l’Armée de l’air au Sénat. Tu es nommé général de brigade aérienne le 1er avril 1983 et tu quittes l’Armée de l’air le 1er octobre 1983.Tu as alors plus de 4 000 heures de vol, tu es officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de la valeur militaire et de la médaille de l’aéronautique. Tu recevras les insignes de commandeur de l’Ordre national du mérite le 26 avril 1984.
De retour dans ta ville natale de Lorient tu ne restes pas inactif pour autant.
Sportif, tu continues les traditions familiales en prenant la présidence du Cercle d’éducation physique de Lorient. Tu n’oublies pas l’Armée de l’air et tu prends la présidence de l’association amicale des anciens de l’Armée de l’air du Morbihan. Tu participes ainsi à mes côtés à l’inauguration du rond-point F/O Lyon à Larmor-Plage le 8 novembre dernier.
Enfin, tu n’oublies pas notre promotion en organisant une rencontre, avec bien sûr marche sportive, ici même à Lorient il y a quelques années.
Tu as ainsi consacré une vie bien remplie au service des Lorientais, de l’Armée de l’air et de la France. Mon cher Léon, ton épouse, ta famille et tous tes amis nous ne t’oublierons jamais.

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